Horia Bădescu
Pages 139-144
DOI: 10.5840/cultura20074127
ABSTRACT
La poésie présuppose que Ion soit dans un projet, avec nos dires ct avec les non-dits, avec ce que I’on est et avec ce que l’on n’est pas mais que l’on pourrait étre, avec ce que on est en n’étant pas et avec ce que on nest pas — tout en étant. Cela présuppose habiter le monde en étant habité par lui. Et, en fin, cela présuppose que Pon ait découvert que le monde a un Sens. Et que soi-méme, comme étant au monde; on participe de ce Sens. La poésie n’est rien d’autre que le rappel du Sens au monde. Un rappel dynamique a travers lequel le revenir du Sens se produit dans son essence méme, créatrice et unifié a la fois, en ses qualités et fonctions, en sa auto- consistance. En tant que générateur de différents nivaux de Réalité dans lesquels et a travers lesquels se valide lui-méme en tant que Réel, Etre. En tant que puissance infinie dans linfinité de sa réalité. En tant que linvisible, inaudible, lindicible. Cette modalité d’étance de ’humanité, son poétique — exprimé par et au niveau de Réalité du poéme — reléve du sacré avec lequel elle sassocie et quelle révele en tant qu’édat d’Efre, comme vécu, en méme temps, de Pindividuation et de I’unité, comme appartenance a ‘Un mais aussi 2 ‘Un dans son infinité formelle, dans son Existant. La poésie se constitue donc en tant que connaissance spécifique de PEtre — tout a fait différente de logique, raison, ergo intellection — Cest-a-dire une connaissance directe, émotionnelle et médiate — révélation métaphorique dans et par PExistant. Elle est d’une nature ontologique, en tant que porteuse de sacré, en tant qu’espace d’induction numineuse et d’augmentation qualitative du formelle et par conséquent le discours poétique se constitue comme niveau d’étance. Le discours poétique réfere a Pabsence/présence de Etre, la quéte du divin dans un monde ou les signes qui en patlent sont infinis. La finalité du poéme: chercher quelque chose qui est, sans étre. Le poéte se rapporte a existence, a PEtre existant, car dans la poésie le monde phénoménal reste présent entre le moi et Dieu percus